Tahkim Al Qawanin : Gouverner par les lois forgées.

Publié le par Abou Qâf

Tahkim Al Qawanin

Gouverner par les lois forgées.

Fatwâ n° 4065 de la compilation des courriers et fatâwâ de Mouhammad ibn Ibrâhîm Âl Cheykh, volume 12 page 284

 

Il fait vraiment partie de la mécréance majeure et claire que de donner aux maudites lois forgées la place que devrait avoir ce qu'a transmit l'Esprit fidèle sur le cœur de Mouhammed –salla llahou ‘alayhi wa sallam- pour qu'il soit entre tous un avertisseur en langue arabe claire, et ceci en jugeant par elles (les lois forgées) et en s'en remettant à elles en cas d'un quelconque conflit, contredisant et refusant la parole d’Allah ta‘âlâ: « Si vous vous disputez en quoi que ce soit, déférez le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour Dernier. Cela sera meilleur pour vous et de plus belle incidence » (Sourate 4 verset 59)


Allah ta‘âlâ a nié la foi pour ceux qui ne prennent pas le Prophète –salla llahou ‘alayhi wa sallam- pour juge dans toute dispute. Cette négation de foi est accentuée par les deux formes de négation et le serment dans la parole d’Allah: « Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle contrariété intime pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence] ». (Sourate 4 verset 65).

 

Allah -ta‘âlâ wa taqaddasa- n'a pas accepté d'eux le simple fait de prendre le messager d'Allah –salla llahou ‘alayhi wa sallam- pour juge, ils doivent en plus n'éprouver aucune gène à l'égard de ce jugement, leurs poitrines doivent être larges et exemptes de toute angoisse et de tout trouble.

 

Aussi Allah ta‘âlâ n'est pas satisfait d'eux tant qu'ils ne joignent pas à cela la soumission, qui est la résignation au jugement du Prophète de telle sorte qu'ils se débarrassent de toute passion de l'âme à son encontre, et se soumettent totalement au jugement vrai, c'est pour cela qu'Il a ajouté le nom d'action (taslima: soumission) pour donner plus de force au verbe de la même racine (youssallimou = ils se soumettent), ce nom d'action démontre qu'il ne faut pas se contenter d'une simple soumission mais plutôt d'une soumission totale.

 

Observe donc ce qu’il y a dans le premier verset: « Si vous vous disputez en quoi que ce soit, déférez-le à Allah et à l'Envoyé si vous croyez en Allah et au Jour Dernier. Cela sera meilleur pour vous et de plus belle incidence » (Sourate 4 verset 59) dans lequel Allah a mis le terme indéterminé « en quoi que ce soit » dans un mode conditionnel : « Si vous vous disputez en quoi que ce soit » qui exprime une signification générale englobant tout ce qui fait l'objet de dispute qualitativement et quantitativement, et remarque comment Il a mis cela comme condition pour acquérir la foi en Allah et au Jour Dernier en disant: « Si vous croyez en Allah et au Jour Dernier ». Puis, Allah a dit: « Cela sera meilleur » et ce qu'Allah a qualifié de meilleur nul mal ne peut le toucher que ce soit à court ou à long terme.

 

Puis Il a dit: « et de plus belle incidence » c'est à dire résulta dans ce monde et dans l'au-delà. On comprend de ce verset que le fait de ne pas s'en remettre au Messager –salla llahou ‘alayhi wa sallam- lors d'un désaccord est le mal par excellence dans ce bas monde et le plus mauvais résulta dans l'au-delà, contrairement à ce que prétendent les hypocrites : « Nous ne sommes que des réformateurs » (Sourate 2 verset 11) et Allah leur a répondu: « certes, ce sont eux les véritables corrupteurs, mais ils ne s'en rendent pas compte » (Sourate 2 verset 12), et contrairement à l'argument qu'avancent ceux qui forgent des lois en prétendant que le monde (actuel) a besoin, voir est même dans la nécessité de ces nouvelles lois (qânoûn)… Or ceci relève de la mauvaise idée qu'ils ont sur le Messager d'Allah, de la qualification du message d'Allah et de Son Envoyé de dérisoire et d'insuffisant pour que les gens se réfèrent à lui lors du désaccord, et donc, à leur avis, si on applique le message d'Allah, on aura un mauvais résulta dans ce monde et dans l'au-delà !

 

Médite aussi sur la signification générale du deuxième verset : « de ce qui fait entre eux conflit » car le pronom relatif « ce » avec la phrase qui lui est liée expriment la généralité selon les fondamentalistes et autres (juristes), et cette généralité englobe toute sorte d'affaire judiciaire et toute quantité de la chose qui fait l'objet de dispute, il n'y a donc pas de différence entre une affaire et une autre tout comme il n'y a pas de différence entre une petite quantité et une grande quantité de la chose qui est la cause du conflit.

 

Allah a nié la foi pour quiconque s'en remet à une loi autre que celle apportée par l'Envoyé d'Allah parmi les hypocrites, Allah dit: « N'as-tu pas vu ceux qui prétendent croire à ce qu'on a fait descendre vers toi et à ce qu'on a fait descendre avant toi? Ils veulent prendre pour juge le tâghoût, alors qu'on leur a commandé de le renier. Mais Satan veut les égarer très loin dans l'égarement » (Sourate 4 verset 60).

 

Lorsqu'Allah dit qu'ils « prétendent » cela signifie qu'Allah démentit leur prétention d’avoir la foi, car il ne peut y avoir la volonté de recourir à une loi autre que celle apportée par le Prophète d’une part, et la foi d’autre part en même temps dans le cœur du serviteur d'Allah ; l'un est opposé à l'autre.

 

Le tâghoût vient du mot toughyân qui est le dépassement des limites, or quiconque a jugé par une loi autre que celle apportée par l'Envoyé –salla llahou ‘alayhi wa sallam- ou s'en est remit à elle, a finalement jugé par le tâghoût et s'en est remit à lui.

 

Donc chacun de nous se doit de juger uniquement par ce qu'a apporté le Prophète -salla llahou 'alayhi wa sallam-, et non pas par ce qui lui est contraire, de même on ne peut s'en remettre qu'à ce qu'a apporté le Prophète- salla llahou 'alayhi wa sallam-, et celui qui juge par ce qui lui est contraire a certainement dépassé les limites d'Allah et devient ainsi un tâghoût.

 

Médite sur la parole d’Allah ‘azza wa djall: « ...alors qu'on leur a commandé de le renier » pour que tu comprennes mieux l'obstination des adeptes des lois humaines, leur volonté opposée à la volonté d’Allah à ce sujet. Ce qu'Allah a voulu d'eux par Sa volonté religieuse est qu'ils mécroient au tâghoût au lieu de gouverner par lui, « mais les transgresseurs substituèrent à ces paroles autres que celles qui leur avaient été prescrites » (Sourate 2 verset 59).

 

Médite encore sur l'évidence suivante: « Satan veut les égarer » comme le verset indique qu'il s'agit bien d'un égarement, tandis que ces adeptes des lois humaines voient que c'est le droit chemin. De même le verset montre que ces lois inventées émanent de la volonté de Satan contrairement à ce qu'imaginent ces adeptes des lois humaines qui prétendent être loin de Satan et que ces lois sont dans l'intérêt de l'humanité.

 

Donc, à leur avis, ce que veut Satan est bénéfique pour l'humanité, alors que la volonté du Très miséricordieux et ce avec quoi le meilleur fils d'Adam a été envoyé sont loin de ces qualificatifs et exclus de leurs préoccupations.

 

D'ailleurs, Allah a blâmé cette catégorie de gens en affirmant qu'ils aspirent au jugement du paganisme – jahiliyya – et qu'il n'y a pas de jugement meilleur que le Sien: « Est-ce donc le jugement du temps de l'Ignorance (Jahiliyya, paganisme) qu'ils cherchent? Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme? » (Sourate 5 verset 50), médite donc sur ce verset pour comprendre qu'il n'y a que deux sortes de jugement et qu'en dehors du jugement d'Allah il n'y a que le jugement du paganisme.

 

Désormais, les adeptes des lois humaines font partie des païens de la période anté-islamique, qu'ils le veuillent ou non, voir même pires qu'eux et plus mensongers qu'eux en discours car les païens de la période anté-islamique ne se contredisaient pas avec eux-mêmes à ce sujet. Quant à ceux qui mettent en place des lois forgées, ils se contredisent avec eux-mêmes en prétendant croire en ce qu'a apporté le messager d'Allah puis le contredisent et essaient en même temps de se frayer un chemin entre eux (entre le message du Prophète et leurs lois forgées); Allah dit à propos de cette catégorie de gens: « les voilà les vrais mécréants! Et Nous avons préparé pour les mécréants un châtiment avilissant » (Sourate 4 verset151)

 

Regarde comment Allah infirme les lois que vantent ces adeptes des lois humaines, qui ne sont autres que des idées élaborées par la faible intelligence de leurs cerveaux et ce que forge leur imagination, par le verset suivant: « Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme?. »

 

Dans l'explication de ce passage du verset, Al Hâfidh Ibn Kathîr a dit:

"Le Très-Haut blâme ainsi celui qui est sorti de la législation d'Allah si sage si parfaite, comportant toute sorte de bien et proscrivant tout mal, et qui en a dévié vers les opinions, les passions et autres néologismes fabriqués par l'homme sans nullement se référer à la législation d'Allah (Charî'ah), à l'instar des gens du paganisme (jahiliyya) qui se basaient dans leur justice sur l'égarement et la sottise insensée que leurs inspiraient leurs propres opinions et leurs passions. Ils jugeaient à la façon des tatars qui appliquaient les règles politiques du règne qu'ils avaient héritées de leur roi Gengis Khân qui leur a rédigé leur livre intitulé "Al Yaciq" qui représentait un recueil de règles qu'il a sans doute puisé dans des législations diverses comme celle du judaïsme, du christianisme, de l'Islam et d'autres parmi lesquelles plusieurs ont été inspirées par son seul jugement et par sa passion. Ses descendants en firent une législation à laquelle ils donnaient priorité sur celle du livre d'Allah et la Sunna du Messager d'Allah. Quiconque agit ainsi est un mécréant qu'on doit combattre par les armes jusqu'à ce qu'ils reviennent à la législation d'Allah et de Son messager et qu'ils n'appliquent plus aucune autre législation. Allah dit: est-ce donc au jugement du paganisme qu'ils recherchent? c'est à dire ils le désirent et se passent du jugement d'Allah, « Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme? » c'est à dire qui est plus juste qu'Allah en matière de jugement pour celui qui a bien compris la religion d'Allah, a eu foi en elle et certitude, sait qu'Allah est le plus juste des justiciers et plus miséricordieux envers Ses créatures que la mère envers son enfant? Car Allah est l'Omniscient, l'Omnipotent, l'Equitable dans toute chose »

 

S'adressant à Son Prophète Mouhammad, Il a dit: « Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. » (Sourate 5 verset 48) et Il a dit : « Juge alors parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, et prends garde qu'ils ne tentent de t'éloigner d'une partie de ce qu'Allah t'a révélé » (Sourate 5 verset 49), et Il a donné le choix à Son Prophète entre juger entre les juifs ou se détourner d'eux s'ils recourent à lui : « S'ils viennent à toi, sois juge entre eux ou détourne toi d'eux. Et si tu te détournes d'eux, jamais ils ne pourront te faire aucun mal. Et si tu juges, alors juge entre eux en équité. Car Allah aime ceux qui jugent équitablement » (Sourate 5 verset 42), l'équité signifie la justice, et seul le jugement d'Allah et de Son Envoyé –salla llahou ‘alayhi wa sallam- est véritablement juste et tout jugement qui lui est différent est de la tyrannie, de l'injustice, de l'égarement, de la mécréance et de la perversité, c'est pour cela qu'Allah a dit: « Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants » (Sourate 5 verset 44), « Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, ceux-là sont des injustes » (Sourate 5 verset 45), « Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers » (Sourate 5 verset 47).

 

Remarque donc comment le Très-Haut a taxé ceux qui jugent par ce qui est différent de ce qu'Il a fait descendre de : mécréants, injustes et pervers. Et il est impossible qu'Allah qualifie celui qui gouverne par ce qui est contraire à ce qu'Il a fait descendre de mécréant sans qu'il ne le soit; il est absolument mécréant, soit d'une mécréance relative à l'acte soit d'une mécréance relative à la conviction , et l'explication d'Ibn ‘Abbas de ce verset (le verset 44 de la sourate 5) rapportée par Taouss indique que le gouverneur qui ne juge pas selon ce qu'Allah a fait descendre est mécréant: c'est soit une mécréance relative au coeur, qui l'exclue de l'Islam, soit une mécréance relative à l'acte extérieur qui ne l'excommunie pas.

 

La mécréance relative au coeur est de différentes sortes:

 

1) Cas où le gouverneur qui juge par autre chose que ce qu'Allah a fait descendre renie l'obligation de gouverner avec la shari'a : C'est ce qui est rapporté d'Ibn ‘Abbas et le choix d'Ibn Jarir (at-Tabari), il s'agit selon eux du reniement de la législation d'Allah.

 

En fait, sur ce point, il n'y a aucun désaccord entre les gens du Savoir, car celui qui renie – et c'est là un des principes unanimement accordés – un point fondamental de la religion ou une question secondaire au sujet de laquelle tous les gens du Savoir sont d'accord ou renie une chose qu’a formellement apporté l'Envoyé d'Allah est un mécréant expulsé de la religion.

 

2) Cas où le gouverneur ne renie pas la légitimité du jugement d'Allah et de Son Envoyé mais croit qu'il y a une loi meilleure que la charî‘a de l'Envoyé d'Allah, une loi qui, à son avis, est plus complète et répond mieux aux besoins des gens en matière de jugement soit de manière absolue soit relativement à certains événements nouveaux issus de l'évolution du temps et le changement des situations. Sans aucun doute ceci est une mécréance majeure, car le gouverneur a préféré les lois inventées par de simples créatures, et qui ne sont que des idées qu'élaborent la leurs faibles intellects et le résultat de la pensée humaine, au jugement du Sage et Digne de louanges.

 

Il est important de noter que le jugement d'Allah et de Son Envoyé ne varie pas en lui-même selon l'évolution du temps ou selon le changement du mode de vie, car toute affaire trouve son répondant dans le Livre d'Allah et dans la Sounnah du Messager d'Allah, on peut déduire le jugement de chaque affaire à partir du sens explicite ou implicite du texte ou selon d'autres méthodes de la shari'a. Que la personne le sache ou l'ignore est une autre question .

 

Encore faut-il signaler qu'il ne faut pas comprendre faussement la formule suivante des savants: "la fatwa varie selon les circonstances" à l'instar de ceux dont la capacité de déduction des lois religieuses ou de leur raison d'être est faible, voir même nulles, ils se sont basés sur cette formule pour justifier leurs envies bestiales, leurs besoins mondains et leur façon erronée de voir les choses, c'est pour cela qu'ils la défendent vigoureusement, et font soumettre les textes (de la révélation) à elle avec tous les moyens dont ils disposent, allant jusqu'à déplacer les paroles de leurs lieux.

 

En fait, les savants désignent par cette formule: "la fatwa varie selon le changement des circonstances et l'évolution du temps" un changement continuellement accompagné du respect des règles fondamentales de la charî‘a et des raisons d'être des prescriptions, et va dans l'intérêt des gens tout en obéissant à la volonté d'Allah et la volonté de Son Envoyé. Sans aucun doute, les partisans des lois inventées sont loin de tout cela car ils n'adoptent que ce qui leur convient, peu importe si c'est conforme à la religion ou non, et la réalité en est le témoin le plus visible.

 

3) Cas où le gouverneur ne croit pas que la loi qu'il soutient est meilleure que celle d'Allah et de Son Envoyé, mais pense quand même qu'elle lui est égale, ce cas est pareil que les deux précédents: c'est une mécréance qui l'exclue de l'Islam, car il s'ensuit nécessairement une assimilation de la créature au Créateur et une opposition à l'évidente divine suivante: « Il n'y a rien qui Lui ressemble » (Sourate 42 verset 11) et à d'autres nobles versets qui affirment qu'Allah est le Seul à avoir les attributs de perfection et qu'Il est exempt de toute ressemblance avec Ses créatures que ce soit dans Son essence ou Ses attributs ou Ses actes ou dans le jugement entre les gens.

 

4) Cas où le gouverneur croit que la loi par laquelle il juge n'est ni pareille, ni à plus forte raison meilleure que le jugement d'Allah et de Son Envoyé, mais croit qu'il est permis de juger par ce qui est différent de la charî‘a, ce cas est pareil aux cas précédents car il a cru licite quelque chose reconnue illicite par les textes authentiques, claires et évident.

 

5) Ce cas est le plus grave, il englobe les cas précédents, il manifeste une opposition claire à la charî‘a, un dédain de ses lois et une rupture avec Allah et Son Envoyé. Ce cas consiste à supplanter les tribunaux religieux en établissant des tribunaux auxquels on a fournit tout le matériel nécessaire et dans lesquels on a supervisé des lois, on a développé leurs principes fondamentaux et leurs cas subsidiaires, on les a pourvus du pouvoir législatif, du pouvoir juridique, du pouvoir exécutif, d'ouvrages de référence et toute sorte de documentation.

 

Tout comme les tribunaux religieux qui disposent d'ouvrages dont les sources sont le Livre d'Allah et la Sunna de Son Envoyé, ces tribunaux ont pour référence un système formé de toute pièce de lois françaises, de lois américaines, de lois britanniques, de prescriptions de certaines écoles d'hérétiques attribuées à l'Islam etc…

 

Dans beaucoup de pays musulmans, ces tribunaux sont déjà à l'œuvre, leurs portes sont grandes ouvertes, des foules de gens y rentrent, les juges jugent entre eux par des lois contraires à celles de la Sunna et du Livre, on leur impose ces lois, on les engage à déclarer leur fidélité à elles et on les oblige à s'y soumettre. Que peut-il y avoir comme mécréance plus flagrante que celle-ci et que peut-il y avoir comme contradiction au témoignage de la prophétie de Mouhammad plus manifeste que celle-ci? Les preuves détaillées de ce que nous avons présenté dans ce paragraphe (n°5) sont très connues et très nombreuses.

 

Ô gens raisonnables!

 

Ô groupes d'intelligents!


Ô êtres doué de conscience!

 

Comment accepteriez-vous que s'appliquent sur vous les lois et les doctrines de vos semblables ou de gens de condition plus basse que vous: des gens qui non seulement peuvent se tromper mais ont plus souvent tort que raison sachant aussi qu'il n'y a de bon dans leurs lois que ce qui provient de la Shari'a de façon explicite ou implicite?

 

Comment donc les laisseriez-vous soumettre votre personne, votre sang, votre corps, votre honneur, vos familles y compris vos femmes et vos enfants, vos biens et tous vos droits à leurs lois, eux qui refusent d'appliquer sur vous le jugement d'Allah et de Son Envoyé qui est exempt de toute défaillance, le faux ne l'affecte ni de devant, ni de derrière c'est une descente venue du Sage Digne de louanges? A vrai dire, lorsque les gens se plient et se soumettent au jugement de leur Seigneur, ils n'ont fait que se plier et se soumettre au jugement du Très-Haut qui les a créé pour L'adorer.

 

Sachant que les gens ne doivent se prosterner que devant Allah, ne doivent adorer que Lui et ne doivent pas adorer de simples créatures, ils doivent aussi ne se plier et ne se soumettre qu'au jugement d'Allah le Sage, l'Omniscient, le Digne de louanges, le Compatissant, le Miséricordieux, en dehors du jugement d'une simple créature comblée d'ignorance et d'iniquité et que la suspicion, les passions et les ambiguïtés ont fait périr, dont le cœur est envahi par l'indifférence, la rudesse et les ténèbres (de l'égarement).

 

Il est donc du devoir des gens raisonnables de se libérer de ces lois, car (par ces lois) on les tient dans l'asservissement – al isti'bad – et on les assujetti aux passions d'autrui et à leurs désirs, aux aberrations et aux faussetés. Que dire de plus s'il s'agit d'une mécréance selon les textes « Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants »

 

6) Enfin, il y a le jugement de nombreux chefs de tribus et de clans bédouins et d'autres comme eux. Ils se réfèrent aux contes de leurs ancêtres et à leurs habitudes qu'ils appellent "Salloum": c'est un ensemble de lois qu'ils ont hérité et par lesquelles ils jugent et se font juger lors de leurs conflits. Agissant ainsi, ils ne font que perpétuer les lois du paganisme anté-islamique et se passer du jugement d'Allah et de Son Envoyé. Il n'est de mouvement et de force qu'en Lui !

 

Puis il y a le deuxième type: celui de la mécréance qui n'excommunie pas le juge qui ne juge pas selon ce qu'Allah a fait descendre. Nous avons déjà noté plus haut qu'Ibn ‘Abbas a fait allusion à ce type de mécréance dans l'explication du verset: « Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants » il l'a nommée: "une mécréance moindre que la mécréance" et aussi: "Ce n'est pas le genre de mécréance que vous désignez".

 

Ce type s'applique sur un juge qui a été poussé par un désir personnel ou la passion à juger dans une affaire particulière par ce qui est contraire de ce qu'Allah a fait descendre, tout en ayant la conviction que le jugement d'Allah et de Son Envoyé est le plus juste, et en avouant qu'il a mal agit et qu'il a dévié du droit chemin.

 

Bien que ce qu'il a fait ne l'excommunie pas, c'est quand même un acte plus grave que le péché majeur comme la fornication, la boisson d'alcool, le vol, le faux serment pour usurper le droit des autres etc… car un péché qu'Allah qualifie de mécréance est pire qu'un péché qui ne porte pas ce qualificatif.

 

Finalement, nous implorons Allah de guider tous les musulmans à recourir au jugement de Son Livre, Il est le Seul à pouvoir le faire.

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